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Comment se lancer en auto-entrepreneur dans l’achat-revente ?

Comment se lancer en auto-entrepreneur dans l’achat-revente ?

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Avez-vous choisi le bon statut ?

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En 2025, le statut d'auto-entrepreneur en achat-revente offre une opportunité accessible pour se lancer dans le commerce, grâce à des démarches simplifiées et une fiscalité avantageuse. Cependant, il impose des plafonds de chiffre d'affaires stricts et une protection sociale limitée.

Pour en bénéficier, il est essentiel de comprendre les spécificités de ce régime, de respecter les obligations comptables et fiscales, et de choisir le code APE adapté à votre activité.

Comprendre le statut d'auto-entrepreneur en achat-revente

Définition de l'activité d'achat-revente

L’activité d’achat-revente consiste à acheter des biens en vue de les revendre en l’état, à un prix supérieur, générant ainsi une marge bénéficiaire (différence entre le prix d’achat et le prix de vente). Il s’agit d’une activité commerciale.

Voici quelques exemples d’activités d’achat-revente courantes :

Vente de vêtements et accessoires (boutique en ligne ou physique) ;

Commerce de produits électroniques (smartphones, ordinateurs reconditionnés) ;

Vente de produits artisanaux achetés en gros et revendus sans transformation ;

Revente de marchandises importées (dropshipping, vente en gros ou au détail).

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Attention à la distinction entre achat-revente et prestation de services

L’achat-revente implique que les produits soient revendus sans modification majeure. Cela signifie qu’un entrepreneur achetant des objets pour les revendre doit les proposer dans leur état d’origine, sans transformation significative.

Si des modifications importantes sont apportées aux produits avant leur revente (par exemple, personnalisation poussée, assemblage de plusieurs éléments, transformation de la matière première), l’administration fiscale pourrait considérer que l’activité relève davantage de la prestation de services que du commerce pur.

L’achat-revente repose donc sur l’art de repérer des produits sous-évalués pour les revendre à un prix plus avantageux. Les revendeurs aguerris peuvent par exemple traquer les bonnes affaires dans les vide-greniers, brocantes et marchés aux puces, où des objets vendus à bas prix peuvent parfois avoir une bien plus grande valeur sur d’autres canaux de vente.

Conditions pour exercer en tant qu'auto-entrepreneur en achat-revente

L’activité d’achat-revente peut tout à fait être exercée sous le statut de micro-entrepreneur (anciennement dénommé auto-entrepreneur).

Pour exercer l’activité d'achat-revente sous ce statut, il est toutefois nécessaire de remplir certaines conditions :

Être majeur ou mineur émancipé ;

Résider en France de manière stable ;

Ne pas être sous tutelle ou curatelle, sauf exceptions légales ;

Ne pas avoir été condamné à une interdiction de gérer ou d'exercer une activité commerciale.

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Bon à savoir

Certaines activités d'achat-revente sont réglementées et nécessitent des autorisations spécifiques. Par exemple, la vente d’alcool impose l’obtention d’une licence et d’un permis d’exploitation, tandis que la bijouterie ou la revente de véhicules d’occasion exigent des démarches particulières (registre des objets précieux, déclaration en préfecture). Avant de vous lancer, vérifiez les obligations liées à votre secteur !

Avantages et inconvénients du statut pour l'achat-revente

Le statut d'auto-entrepreneur est particulièrement attractif pour l’achat-revente grâce notamment à sa simplicité de gestion et son régime fiscal avantageux :

Création rapide et sans coûts : En tant qu’auto-entrepreneur, vous pouvez lancer votre activité d’achat-revente en quelques clics, sans frais ni démarches complexes. Contrairement à une société, il n’y a pas besoin de rédiger des statuts ou de déposer un capital social, ce qui simplifie grandement le démarrage de votre activité.

Gestion simplifiée des formalités administratives : Vous êtes dispensé de nombreuses obligations comptables lourdes. Vous n’avez qu’à tenir un livre des recettes et un registre des achats, ce qui réduit votre charge administrative. Vous pouvez ainsi vous concentrer davantage sur l’optimisation de vos ventes et de vos marges.

Fiscalité attractive : Vous pouvez bénéficier de la franchise en base de TVA, qui permet de ne pas facturer la TVA tant que vous êtes sous les seuils en vigueur et ainsi être plus compétitif par rapport à d'autres commerçants qui doivent inclure la TVA dans leurs prix de vente. Vous profitez également d’un abattement forfaitaire sur votre chiffre d’affaires pour le calcul de l’impôt sur le revenu.

Cotisations sociales proportionnelles : Le paiement des charges sociales est calculé en fonction du chiffre d’affaires réellement encaissé. Si vous ne générez aucun revenu sur une période donnée, vous ne payez aucune cotisation. Cette flexibilité permet d’adapter son activité à son rythme sans subir de charges fixes élevées.

Possibilité de concilier activité principale et achat-revente : Si vous avez une activité principale, le statut d'auto-entrepreneur en achat-revente vous permet de démarrer une activité secondaire sans compromettre vos revenus principaux.

Bien que le statut d’auto-entrepreneur soit attractif pour l’achat-revente, il comporte certains inconvénients qu’il est important de prendre en compte avant de se lancer :

Plafond de chiffre d'affaires en micro-entreprise : Le chiffre d'affaires annuel à ne pas dépasser pour les activités de vente est 176 200 € en 2025. Si vous dépassez ce seuil, vous perdez le statut d'auto-entrepreneur et serez soumis automatiquement au régime de l’entreprise individuelle classique, impliquant une gestion plus complexe (comptabilité détaillée, etc).

Non-déductibilité des charges : Les dépenses professionnelles, telles que le coût des marchandises ou le transport, ne peuvent pas être déduites du chiffre d’affaires. Cela peut nuire à la rentabilité, surtout si vous avez des coûts élevés liés à votre activité. Cette absence de déductibilité est compensée par un abattement forfaitaire de 71 % appliqué sur votre chiffre d’affaires au moment du calcul de votre impôt.

Protection sociale limitée : Les prestations sociales, notamment en matière de retraite, sont moins avantageuses comparées à d'autres statuts. De plus, vous ne cotisez pas pour l’assurance chômage.

Accès au financement limité : L’accès au financement est plus difficile, car les banques sont moins enclines à prêter à un auto-entrepreneur, ce qui peut freiner l’expansion de l’activité.

Les démarches pour créer une auto-entreprise en achat-revente

Étapes administratives pour l'immatriculation

Pour immatriculer votre micro-entreprise et ainsi pouvoir débuter votre activité en tout sérénité, voici les étapes à suivre :

1. Déclaration de début d'activité. Effectuée en ligne via le Guichet des formalités des entreprises de l’INPI, cette déclaration permet d'enregistrer officiellement votre activité.

2. S’enregistrer auprès de l’Urssaf. La démarche s’effectue en ligne.

3. Obtention du numéro SIRET et du code APE. Attribués par l'INSEE, ils identifient votre entreprise et son secteur d'activité.

4. Souscription à une assurance responsabilité civile professionnelle. Bien que non obligatoire, elle est fortement recommandée pour couvrir les risques liés à votre activité.

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Bon à savoir

Si votre chiffre d’affaires est supérieur à 10 000 € pendant deux années consécutives, vous avez l’obligation d’ouvrir un compte bancaire professionnel.

Choix du code APE adapté à l'activité

Le code APE (Activité Principale Exercée) est attribué par l'INSEE et reflète la nature de votre activité. Pour une activité d'achat-revente, les codes APE couramment attribués sont les suivants :

Code APELibelléExemples d'activités concernées
47.11A
  • Commerce de détail de produits alimentaires en magasin spécialisé
  • Épiceries fines (produits alimentaires haut de gamme)
  • Boulangeries/pâtisseries
  • Magasins bio
  • Fromageries, boucheries spécialisées
47.19B
  • Autres commerces de détail en magasin non spécialisé
  • Magasins de type bazar (articles variés)
  • Grandes surfaces de proximité
  • Magasins discount
47.41Z
  • Commerce de détail de textiles en magasin spécialisé
  • Magasins de vêtements (hommes, femmes, enfants)
  • Magasins de tissus
  • Magasins de lingerie
47.43Z
  • Commerce de détail de matériels audio et vidéo en magasin spécialisé
  • Magasins d’électroménager
  • Magasins de hi-fi et home cinéma
  • Magasins de produits électroniques (téléphones, casques audio, etc.)

Obligations comptables et fiscales spécifiques

Le régime micro-fiscal, dont bénéficie l'auto-entrepreneur, permet une gestion simplifiée de l’activité, notamment en matière de comptabilité et de fiscalité.

Vous devez toutefois respecter certaines obligations pour assurer la conformité de votre activité et éviter des sanctions fiscales.

Tenue d’un livre de recettes et d’un registre des achats : Vous devez consigner toutes vos entrées (recettes) et sorties d’argent (achats) dans un livre des recettes et un registre des achats. Bien que la comptabilité soit simplifiée, cette démarche reste essentielle pour suivre correctement vos flux financiers.

Facturation obligatoire : Toute vente à un professionnel doit faire l’objet d’une facture mentionnant les informations légales obligatoires, telles que votre numéro SIREN, la description des biens ou services, le prix, et les conditions de paiement.

Déclaration mensuelle ou trimestrielle du chiffre d’affaires : Vous devez déclarer votre chiffre d’affaires en micro-entreprise, même s'il est nul, sur une base mensuelle ou trimestrielle, en fonction de votre choix. Cette déclaration est utilisée pour calculer vos cotisations sociales et garantir que vous restez dans les limites du régime micro-entrepreneur.

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Bon à savoir

Si vous dépassez les plafonds de chiffre d’affaires, vous basculerez vers le régime réel d’imposition avec des obligations comptables plus lourdes.

Régime fiscal et social de l'auto-entrepreneur en achat-revente

Plafonds de chiffre d'affaires et implications fiscales

En 2025, le montant de chiffre d’affaires à ne pas dépasser pour les auto-entrepreneurs en achat-revente est de 188 700 € HT.  Tant que vous restez en dessous de ce seuil, vous conservez le régime micro-fiscal et micro-social. En revanche, si vous dépassez ce montant sur deux années consécutives, vous serez automatiquement soumis au régime réel d’imposition.

En matière d’imposition sur le revenu, le micro-entrepreneur bénéficie d’un abattement forfaitaire de 71 % appliqué sur son chiffre d'affaires, avant l'imposition selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu.

Exemple : Vous exercez une activité d’achat-revente de vêtements et vous réalisez un chiffre d'affaires hors taxe de 145 000 € en 2024.

Le calcul de l'abattement est le suivant : 145 000 € x 71 % = 102 950 €

Votre bénéfice net imposable est donc : 145 000 € - 102 950 € = 42 050 €.

Il est également possible d'opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Ce mécanisme permet de payer l’impôt en même temps que les cotisations sociales, à un taux fixe (1 % pour l’achat-revente de marchandises). Pour choisir cette option, vous devez en faire la demande lors de votre immatriculation ou avant le 30 septembre de l'année précédente.

Franchise en base de TVA : seuils et fonctionnement

L’auto-entrepreneur en achat-revente peut bénéficier du régime de la franchise en base de TVA. Ce régime signifie qu’il ne facture pas la TVA à ses clients. En contrepartie, il ne peut pas récupérer la TVA sur ses achats professionnels.

Les seuils applicables pour bénéficier de ce régime en 2025 sont les suivants :

85 000 € de chiffre d’affaires pour conserver la franchise en base de TVA (seuil classique) ;

93 500 € : seuil de tolérance avant passage automatique au régime de TVA.

Si votre chiffre d'affaires dépasse le seuil classique, mais reste en dessous du seuil de tolérance, vous bénéficiez encore de l'exonération de TVA pour la première année de dépassement. En revanche, si vous franchissez ce seuil deux années consécutives, vous serez assujetti à la TVA dès le 1er janvier de la troisième année.

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Attention

La loi de finances pour 2025 a instauré un seuil unique de franchise en base de TVA de 25 000 € de chiffre d'affaires, applicable dès le 1er mars 2025. Cependant, le ministère de l'Économie a décidé de suspendre cette mesure jusqu'au 1er juin 2025 afin de collaborer avec les fédérations professionnelles et les parlementaires pour proposer d'éventuelles modifications.

Si vous êtes freelance, il peut être intéressant de vous renseigner sur des statuts alternatifs, comme le portage salarial. Jump, par exemple, propose des solutions adaptées à chaque activité.

Par ailleurs, même si vous bénéficiez du régime de la franchise en base, il est impératif d'inclure sur chacune de vos factures la mention légale suivante : « TVA non applicable, article 293 B du CGI ». Cette indication informe vos clients que vous n'appliquez pas la TVA conformément à la législation en vigueur.

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Astuce

Si vous achetez beaucoup de marchandises auprès de fournisseurs soumis à la TVA, il peut être intéressant d’opter volontairement pour le régime de TVA afin de récupérer celle payée sur vos achats.

Cotisations sociales applicables et contributions annexes

En tant que commerçant en achat-revente, vous êtes affilié à la Sécurité sociale des indépendants et vous payez des cotisations sociales en micro-entreprise proportionnelles à votre chiffre d’affaires.

En 2025, le taux de cotisations sociales pour l’achat/revente de marchandises, est de 12,3 % du chiffre d’affaires.

Il comprend :

L’assurance maladie-maternité ;

Les allocations familiales ;

La retraite de base et complémentaire ;

L’invalidité/décès ;

La CSG/CRDS.

D’autres contributions sont également obligatoires.

Il s’agit de :

La contribution à la formation professionnelle : 0,1 % du CA.

La taxe pour frais de chambre de commerce (lorsque votre CA est > à 5000 €) : 0,015 % du CA.

📌

Bon à savoir

En l'absence de chiffre d'affaires, aucune cotisation sociale n'est due, mais cela n’ouvre pas de droits sociaux, comme la validation des trimestres pour la retraite par exemple.

Par Emma Proust

Emma Proust est diplômée d'un Master II en droit de la propriété intellectuelle et management général.

Publié le 3/10/2025 - Mis à jour le 3/11/2025

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